Date de publication: 13 mars 2024 / Nourriture / Author : Veng Thavong
Les résidus de pesticides constituent une préoccupation majeure dans les légumes importés et produits localement. Le Cambodge est devenu l'un des premiers pays à adopter une technologie très innovante de détection rapide des résidus de pesticides qui renforcera les efforts du pays pour résoudre les problèmes de sécurité alimentaire dans les aliments frais tels que les légumes et fruits.
Des scientifiques taïwanais de l'Institut de recherche sur les produits chimiques agricoles (ACRI) du ministère de l'Agriculture de Tawan ont mis au point une méthode qualitative et semi-quantitative de pointe pour tester rapidement les résidus de pesticides. Cette « spectroscopie Raman améliorée en surface » ou méthode SERS peut détecter jusqu’à 230 pesticides différents en quelques minutes. Le système est portable et peu coûteux à exploiter, chaque échantillon coûtant moins d'un dixième de ce qu'il coûte si on utilise d'autres méthodes d'analyse des résidus de pesticides.
Début mars, le Département de la protection sanitaire et phytosanitaire des végétaux du ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche a pris réception de la nouvelle machine portable d'analyse des résidus de pesticides SERS remise par le Centre mondial des légumes, une organisation internationale basée à Taiwan. Cela a été rendu possible grâce à un projet qui stimule la production de légumes sûrs et de contre-saison au Cambodge et au Laos, financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, dont la mise en œuvre est dirigée par le Centre mondial des légumes. L’entreprise privée taiwanaise Phansco, qui a obtenu de l’ACRI l’autorisation de commercialiser ce système portable de test, soutiendra également le personnel du ministère cambodgien en lui dispensant des formations
Dans les cultures de rente telles que les légumes et les fruits, les agriculteurs utilisent les pesticides pour assurer leurs récoltes et leurs revenus. Mais ils en utilisent souvent plus que nécessaire. Au Cambodge, les maraîchers utilisent un mélange de trois à quatre pesticides à chaque pulvérisation, souvent hebdomadaire, parfois même deux fois par semaine.
Il existe d’autres méthodes de test des résidus de pesticides qui peuvent identifier même des microquantités. Cependant, cette analyse nécessite des équipements sophistiqués et des opérateurs spécialisés et prend même quelques jours pour obtenir les résultats. Il va sans dire que ces méthodes de test sont coûteuses et que les installations sont disponibles en quantités limitées ou accessibles à la plupart des utilisateurs dans les pays en développement.
"L'équipement SERS révolutionne non seulement les tests rapides de résidus de pesticides, mais résout également les problèmes d'accessibilité en fournissant une solution portable et rentable, garantissant des récoltes plus sûres pour les agriculteurs des pays en développement comme le Cambodge et la RDP lao", a indiqué Srinivasan Ramasamy, entomologiste principal, et responsable du programme phare pour les chaînes de valeur sûres et durables au Centre mondial des légumes.